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L’impact du travail hybride sur l’empreinte carbone de l’entreprise

L’impact du travail hybride sur l’empreinte carbone de l’entreprise

Les multiples confinements en 2020 et 2021 ont provoqué un changement drastique de l’organisation des bureaux et de la mobilité des employés. En effet, la COVID-19 a poussé 44 % des forces vives européennes à rester à la maison pour travailler, réduisant ainsi drastiquement le trafic quotidien régulier des personnes allant de chez elles au bureau et vice-versa.

Ce changement de schéma de la mobilité combiné aux changements de production et de consommation a permis une baisse de 17 % des émissions de CO2 en avril 2020 par rapport au Pic de 2019.

Avec 90 % des entreprises qui poursuivent le travail hybride après la pandémie, on pouvait espérer que l’empreinte carbone collective continuerait de décroître.

Cependant, aujourd’hui, les émissions de gaz ont déjà atteint les niveaux antérieurs à la pandémie.

Comme la plupart des grandes organisations ont placé l’environnement au cœur de leurs préoccupations, le sujet de l’impact du travail hybride sur l’empreinte carbone est devenu particulièrement crucial.

De moindres émissions de CO2 issues des véhicules privés ont été permises par le travail hybride

Pour tous ceux qui choisissent le confort de leur voiture, le travail hybride se traduit par beaucoup moins de temps perdu dans le trafic aux heures de pointe, moins de stress, et moins de cigarettes consommées en fin de journée à l’issue de longs temps de transport.

En fait, travailler régulièrement de chez soi peut faire décroître le trafic quotidien de près de 39 % en distance cumulée et de 69 % en fréquence.

Avec 70 % des employés qui prennent leur voiture pour aller au travail, les déplacements vers et depuis le bureau représentent plus de la moitié des émissions locales de carbone, du lundi au vendredi, en France. De plus, s’ajoutent à cela les sources d’émissions de gaz de toutes les autres activités.

Le travail hybride permet de réduire de l’ordre de 30 % l’impact négatif sur l’environnement, provoqué par les déplacements quotidiens. Un jour de télétravail par semaine provoque une baisse des émissions de CO2 de 271 kg par an.

Trois mauvaises nouvelles sur le carbone en rapport au travail hybride

Il y a trois facteurs qui réduisent les effets positifs du travail hybride sur la baisse de l’empreinte carbone des entreprises.

1. D’abord, le déplacement vers et depuis le bureau qui inclut d’autres étapes intermédiaires.

Par exemple, les employés peuvent déposer leurs enfants à l’école sur leur chemin vers le bureau où s’arrêter au supermarché pour faire un peu de shopping sur leur chemin du retour à la maison.

La plupart de ces voyages sont nécessaires, avec ou sans télétravail. Ainsi donc, éviter un déplacement au bureau ne signifie pas nécessairement ne pas utiliser sa voiture. Cela peut même conduire à une moindre efficience de la baisse de carbone quand ces arrêts se segmentent en plusieurs déplacements sur différents lieux à différents moments.

De plus, le travail hybride peut encourager à faire des déplacements plus éloignés encore que le bureau. Par exemple, les citadins peuvent décider de s’installer dans des banlieues moins chères mais plus calmes et plus verts, accroissant ainsi la distance de leurs trajets au bureau. Cela a pour conséquence d’augmenter les émissions de gaz malgré une moindre fréquence des déplacements.

2. Par ailleurs, le travail hybride provoque une explosion des appels vidéos et des services du cloud.

Comme les collègues ne sont plus ensemble au bureau, la plupart des travaux d’équipe se font dans l’espace digital.

Si l’on considère qu’une minute de conférence vidéo émet 1 g de gaz à effet de serre, un jour de télétravail par semaine produit une empreinte carbone d’environ 2,9 kg.

Stocker 100 GB de données dans le cloud par an représenterait 200 kg d’émissions de carbone.

3. Enfin, dernier point mais pas le moindre, la consommation d’énergie individuelle par employé augmente avec le travail à la maison.

Les employés en télétravail ont besoin de se chauffer, d’air conditionné, d’Internet, de lumière, et de cuisiner pour s’assurer des conditions de travail à la maison adéquates et confortables. Ainsi, lorsqu’une machine à café était utilisé pour revigorer une équipe de 20 personnes, aujourd’hui 20 cafetières sont nécessaires pour faire le même travail, chacun chez soi.

Et en parallèle, les bureaux, bien qu’occupés seulement partiellement, continuent d’être chauffés et éclairés autant qu’avant. Un tel changement dans la consommation d’énergie provoque une augmentation des émissions de carbone d’environ 21 kg par an, par jour de télétravail hebdomadaire.

Solutions de Hot desking et de Travail hybride pour réduire l’empreinte carbone du bureau

Tout ceci étant dit, il existe des solutions qui peuvent atténuer les effets négatifs du travail hybride sur l’empreinte carbone de l’entreprise.

Un télétravail régulier peut permettre aux entreprises de réduire leurs espaces de travail et par conséquent leur consommation énergétique jusqu’à hauteur de 40 %.

Si l’on considère que les bureaux en France consomment en moyenne à peu près 168 kwh d’énergie par mètre carré par an, ce qui représente 16 kg de CO2 par mètre carré par an, le Flex office devrait faire décroître les émissions de carbone de façon très significative.

L’adoption d’outils numériques facilitant l’organisation du travail hybride peut également contribuer à réduire l’empreinte carbone d’une entreprise.

En rendant simple l’organisation des réunions en présentiel les jours où tous les participants sont au bureau, les entreprises peuvent réduire le nombre d’appels vidéos et leur impact négatif sur les émissions de gaz à effet de serre.

Par ailleurs, les solutions digitales de travail hybride peuvent encourager le covoiturage vers et depuis le bureau si les employés savent qui viendra en même tant qu’eux.

Le challenge du calcul de l’impact du travail hybride sur l’empreinte carbone de l’entreprise

L’impact du travail hybride sur l’empreinte carbone de l’entreprise n’est pas si facile que cela à déterminer.

Même si un télétravail régulier réduit le nombre de déplacements au bureau, il n’entraine pas nécessairement une décroissance du total des émissions de gaz à effet de serre dûs aux véhicules de chaque employé. A contrario, le télétravail produit une croissance forte des appels vidéos et du stockage cloud. Ces deux services digitaux émettent un montant significatif de CO2. La consommation totale d’énergie augmente aussi puisque les employés utilisent chacun leur éclairage, chauffage et connexion Internet individuelle alors qu’ils travaillent depuis chez eux.

Heureusement, le travail hybride permet aux entreprises d’optimiser leurs espaces et de réduire ainsi significativement les émissions de carbone du lieu de travail. Aussi, les outils modernes digitaux spécialisés dans la gestion des équipes hybrides permet aux employés d’avoir moins de réunions virtuelles et même d’encourager le covoiturage.

Bien que le travail hybride puisse significativement réduire les émissions de gaz à effet de serre, les entreprises doivent considérer un ensemble de facteurs qui influencent leurs émissions de carbone final. Ces facteurs peuvent varier fortement d’un employé à l’autre puisque tous n’ont pas le même accès au télétravail ni n’ont les mêmes conditions de travail depuis chez eux.

Créer des profils d’employés basés sur le nombre de jours de télétravail permis, de localisation géographique de leur domicile, et des transports qu’ils utilisent peut aider les organisations à produire des données plus réalistes sur leurs émissions globales de carbone.

In fine, simplement affirmer que le travail hybride est bénéfique sur l’environnement est beaucoup trop simpliste, la situation exacte est bien plus complexe à analyser que cela !